السبت، ٢٩ كانون الثاني ٢٠١١

n°6 - Dossier de la Côte d'ivoire - 26-01


kolonagazza


Dossier de Côte d’Ivoire
n°626-01
C.Debroeder & M.Lemaire
Le dossier de Côte d'Ivoire se retrouve
a) sur nos blogs : http://www.dhblogs.be/categories/International.html
http://www.lalibreblogs.be/categories/International.html
b) sur le site http://turkmenfriendship.blogspot.com/2007/10/journal-dirak-de-m-lemaire.html
c) sur le site de Eva Resis : no-war.over-blog.com
d) Et Sur le site de Robert Bibeau : http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
e) sur le site : www.palestine-solidarite.org à cette adresse :http://www.palestine-solidarite.org/Journaux_Palestiniens.htm

Si vous voulez-me contacter ou obtenir le Journal par mail, une seule adresse : fa032881@skynet.be
Sommaire
1 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
1-1 Malick Noël Seck : Pour L’Afrique, je défends Gbagbo!
2-1 Kernews : La mise en garde d’un député sarkozyste.
2 Analyse
2-1 Crise ivoirienne: médiation en échec, intervention militaire « prévue »
2-2 Albert Bourgi : Côte d'Ivoire : interventionnisme sous couvert de communauté internationale.
2-3 Francis Arzalier : Côte d’Ivoire : des centaines de morts ; pour qui, pour quoi ?
2-4 Les guerres états-uniennes pour piller l’Afrique.
3 Annexe
3-1 Bwemba – Bong : Non à la renaissance des tirailleurs en Afrique, non au retour des régisseurs nègres « Oui, Missié » en Côte d’Ivoire.
1 Courrier des lecteurs & trouvé sur le net
1-1 Malick Noël Seck : Pour L’Afrique, je défends Gbagbo!
Lorsque vous entendrez parler de la Côte d’Ivoire, tendez l’oreille, on parle de vous. Il n’y a pas de crise Ivoirienne, ce n’est pas la Côte d’Ivoire qui est en crise, il y a une crise des intérêts français en Côte d’Ivoire suite à la décision du Conseil constitutionnel ivoirien de valider la victoire de Laurent Gbagbo à la présidentielle de 2010. Dés lors, ni l’Onu, ni la France ni une quelconque Institution internationale ne peut en aucun cas se substituer à la Constitution ivoirienne. Il existe une attitude légaliste, butée et débonnaire qui persiste à croire que les situations politiques dans l’Ouest africain doivent être soumises aux mêmes critères d’analyses que leurs variantes occidentales et que les Républiques africaines devraient se conformer au Droit constitutionnel hérité de la France. Or l’attitude légaliste n’est pas l’unique grille de lecture et la République qui de fait associe l’intérêt général aux intérêts du peuple doit être seule à triompher dans tous les cas de figure. Lorsque le Président français Nicolas Sarkozy du haut de sa tribune pose un ultimatum au Président Gbagbo et à sa femme, je me range automatiquement du côté de Gbagbo parce qu’à ce moment précis il devient une figure emblématique.Et lorsque cette insulte est proférée au moment même où nous fêtons le cinquantenaire de nos indépendances octroyées, Gbagbo devient un être providentiel, et les éructations des milieux d’affaires, les menaces d’une intervention militaire et l’unanimité des flics de la presse à le désigner perdant, deviennent autant de titres honorifiques qui s’ajoutent à son curriculum. Nous connaissons à présent la composition de la Commission électorale dite indépendante, elle était à 80% Ouatariste ! Gbagbo demande le recompte des voix, la communauté internationale lui exige de perdre. Il sait le prix de la défaite ! C’est le renouvèlement du pacte colonial, c’est l’uranium nigérien vendu à vil prix à la compagnie française Areva, le pétrole gabonais à Elf Aquitaine, les projets d’aménagement de nos territoires réservé à Bouygues, les télécommunications au groupe Orange ; paludisme et pieds nus pour les enfants de Cocody, hors-bord et école privée pour les rejetons français de la Lagune, mains calleuses et toits de chaumes pour les cultivateurs de cacao du ZanZan, Jaguar et appartements de luxe pour les chocolatiers de Neuilly ; parce que c’est à ce prix-là que l’on mange du sucre en Europe.Ce que veut la France, c’est conserver dans ses territoires l’aristocratie républicaine dressée pour la servir, tel Bongo et Eyadéma, ventripotent dans leurs costumes, sergents chefs au syndicat de la trahison et dignes successeurs de leurs pères respectifs. Et lorsque rien ne marche, on fomente une rébellion armée, on exige des élections pour bourrer les urnes, on organise le crime crapuleux et des campagnes de presse, parce qu’il faut vaincre sans avoir raison, parce qu’il faut que les bourgeois de la grande industrie française dorment tranquille, et que les partis politiques français se fassent financer leurs campagnes électorales au détriment de nos peuples. La France ne peut pas nous humilier chez elle et chez nous. Vous connaissez le mythe de la terre d’accueil, les contrôles au faciès, la réalité des rafles nocturnes et des déportations sommaires. De quel côté du revolver êtes-vous ? D’un côté, vous avez Ouattara avec ses propriétés parisiennes, ses amis du Fmi, ses frères maçonniques et sa femme, de l’autre vous avez Gbagbo dont le seul tort est le refus de négocier les intérêts de la Côte d’Ivoire et pour cela, il est calomnié, livré pantelant aux convulsions du brigandage, vilipendé par le même système qui jadis nous vendit le cannibalisme de Bokassa. Les ennemis de la Côte d’Ivoire sont planqués dans un hôtel, incapables d’orchestrer un soulèvement populaire, trahis par les électeurs fictifs qui les ont élus et comble du comble, c’est l’Onu qui les protège. Je vous ferais remarquer au passage que l’Onu a fait un bien meilleur travail à défendre les retranchés de l’Hôtel du Golf que les Tutsi de l’Hôtel des Mille Collines à Kigali lors des massacres de 1994, parce que ses interventions sont fonctions du pedigree des victimes. Nous ne sommes plus les tirailleurs de la France. Aucun Sénégalais n’ira mourir en Côte d’Ivoire. L’amélioration de nos conditions d’existence passe nécessairement par le contrôle de nos matières premières que seule notre souveraineté nationale peut garantir.Or, être souverain c’est pouvoir librement décider de son sort. Gbagbo doit gagner, la marche de l’histoire l’exige ! Et c’est la seule Renaissance africaine qu’il vous sera donné de vivre.Malick Noël SeckSG Convergence SocialisteResponsable PS à Sicap Liberté
20 janvierinfo@convergence-socialiste.com
http://news.abidjan.net/h/388179.html
2-1 Kernews : La mise en garde d’un député sarkozyste.
Ndlr : Lla publication de l'article ne signifie nullement que la rédaction partage le point de vue de l'auteur mais doit être vu comme information.
Didier Julia, député UMP de Seine-et-Marne : « Le fait pour la France de s'identifier à la position américaine,qui est anti Gbagbo, parce qu'ils n'ont jamais pu conquérir les marchés de Côte d'Ivoire, ce n'est pas une position gaulliste. » La mise en garde d’un député sarkozyste La position officielle de la France sur la situation ivoirienne n'est pas partagée par l'ensemble des parlementaires.
À gauche, certains élus, comme Henri Emmanuelli, François Loncle ou l'ancien ministre Hubert Védrine, s'interrogent.
Au sein de l'UMP aussi, certains députés estiment que la position de la France devient dangereuse pour ses intérêts en Afrique. Didier Julia, député UMP de Seine-et-Marne et membre de la commission des affaires étrangères, nous a fait savoir qu'il a sondé ses collègues et que 30 à 40% d'entre eux commençaient à changer de ligne. Il a décidé de briser la chape de plomb et il a accordé son premier entretien sur cette affaire à Kernews, mardi 28 décembre, au micro de Yannick Urrien. Kernews : Tous vos collègues parlent de l’accrochage que vous auriez eu avec Michèle Alliot-Marie lors de la dernière réunion du groupe UMP de l’Assemblée nationale, quelques jours avant Noël… Que s’est-il passé ? Didier Julia : J'ai eu l'occasion, lors de la réunion du groupe UMP qui rassemble tous les députés, en l'absence de François Fillon, de poser trois questions à Madame Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères. Ma première question était de savoir pourquoi la France s'engage-t-elle au premier plan dans un problème de politique intérieure qui concerne la Côte d'Ivoire. La deuxième question : pourquoi le gouvernement français envisage-t-il de prendre des mesures de rétorsion à l'égard de l'entourage du président sortant de Côte d'Ivoire, qui serait à Paris, en leur retirant leurs visas et leurs passeports, alors que cela peut mettre en danger les quinze mille Français qui sont en Côte d'Ivoire et qui subiraient la même procédure. La troisième question : si les soldats français devaient ouvrir le feu sur des Ivoiriens pour un problème de politique intérieure ivoirienne, ce serait une abominable image pour la France, un reculde cinquante ans, époque de la canonnière de la colonisation. Au vingt et unième siècle, ne serait-ce pas vraiment une régression du point de vue historique ? Ces trois questions ont suscité une colère extrêmement violente de Madame Alliot-Marie et cela m'a beaucoup étonné de la part d'un ministre qui se présente comme étant de tradition gaulliste. Le fait pour la France de s'identifier à la position américaine, qui est anti Gbagbo, parce qu'ils n'ont jamais pu conquérir les marchés de Côte d'Ivoire, ce n'est pas une position gaulliste. La position gaulliste, c'est d'abord le respect des pays et de leur indépendance. Ensuite, nous ne sommes pas des supplétifs des Américains dans la politique mondiale. J'ai été frappé par cette réaction passionnelle. J'ai eu l'occasion de passer une note au premier ministre François Fillon en lui disant que l'intérêt de la France et la morale en politique voulaient que nous laissions les paysde l'Union africaine s'occuper de la Côte d'Ivoire et que ce n'était certainement pas à l'ancienne colonie d’imposer son point de vue. Le premier ministre partage tout-à-fait cette approche du problème ivoirien. Kernews : Selon certaines indiscrétions émanant de vos collègues, Michèle Alliot-Marie, en privé, aurait des doutes sur la sincérité du scrutin annoncé par l'ONU… Qu'en pensez-vous ? Didier Julia : notre problème, ce n'est pas d'être pro Gbagbo ou pro Ouattara… Nous nous interrogeons tous en commission des affaires étrangères et je peux dire que l'opinion majoritaire, de tous ceux qui s'intéressent au problème, est de dire qu'il y avait d’un côté une commission soi-disant indépendante, qui était sous le contrôle des Américains, en tout cas sous le contrôle des opposants au président Gbagbo et, de l’autre, un Conseil constitutionnel dont on dit que ce sont des amis de Monsieur Gbagbo, mais c'est quand même le Conseil constitutionnel… Par conséquent, je connais le nord de la Côte d'Ivoire qui est entre les mains de chefs de guerre qui pratiquent, comme chacun sait, le racket sur le coton et le diamant, et il était impossible aux populations qui sont sous leur tutelle de voter autrement que ce qu'elles ont voté. Donc, le problème de la légalité discutable dans le Nord est un réel problème. Kernews : Nous avons reçu des témoignages précis d'assesseurs représentant le candidat Gbagbo qui ont dû quitter le bureau de vote à neuf heures du matin parce qu'on les menaçait avec une kalachnikov… Didier Julia : Oui, au sein de la commission indépendante aussi, il y avait deux assesseurs représentant le candidat Gbagbo, contre dix, et ils ont aussi fait l'objet de menaces. Par conséquent, les conclusions de la commission indépendante posent vraiment un problème. Mais je n'en veux pas à Michèle Alliot-Marie. C'est une femme pour laquelle j'ai de l'amitié et une certaine admiration. Ce qui m'inquiète plutôt, c'est qu'elle incarne une tradition gaulliste et, si son attitude l'amenait à soutenir aveuglément le point de vue américain et à ne pas respecter la réalité du scrutin pour des raisons qui m'échappent, eh bien, je dis que son image en pâtirait. Kernews : Comment analysez-vous l'influence des médias sur ce dossier ? Il n'y a aucune explication précise sur le fond de l'affaire, on n’entend aucun discours contradictoire, mais une dialectique de guerre et de diabolisation… Didier Julia : Les médias agissent de la même façon dans tous les domaines. Tout le monde a hurlé contre Éric Woerth en le qualifiant d’escroc, de voleur, de menteur, de truqueur, de profiteur… Aujourd'hui, plus personne n'en parle. Lorsqu'ils s'apercevront tous qu’ils se sont trompés, il y en a pas un qui aura l'honnêteté de le dire. Il y aura une petite ligne disant que Eric Woerth n'était finalement pas concerné par les problèmes sur lesquels il était critiqué. J'ai connu cela à propos de l'affaire irakienne : ils se sont déchaînés contre nous pendant dix jours ! Le procureur général et les juges ont conclu que l'accusation de collusion avec une puissance étrangère pour intenter aux intérêts fondamentaux de la France était une affaire purement ubuesque et sans fondement. Nous avons été totalement relaxés et nous avons eu droit à trois lignes dans les journaux… Regardez, toute la presse s'est déchaînée sur le problème des retraites. A l'étranger, certains pensaient que la France était sens dessus dessous et que c'était la révolution dans la rue… Tout le monde nous interrogeait sur le désordre de la société française et plus personne ne parle des retraites aujourd'hui ! Dans la presse française, tout le monde va dans le même sens et, lorsqu'ils feront marche arrière, on va passer à autre chose… Kernews : Alors, faisons un peu de prospective, car chaque opération de désinformation qui a été entreprise a des conséquences sur une décennie. La conséquence de la première guerre du Golfe a été l'émergence de l'islamisme radical et des attentats du 11 septembre 2001… Didier Julia : C’est vrai… Kernews : La deuxième guerre a entraîné le massacre des chrétiens d'Irak et d'Orient, qui doivent fuir leurs pays respectifs… Didier Julia : Oui… Kernews : Alors, quelles seront les conséquences de cette affaire ivoirienne ? Didier Julia : J'ai dit à Michèle Alliot-Marie que si nous continuons dans cette voie, les Français seront tous remplacés par les Chinois, les Brésiliens, les Indiens, et la France disparaîtra de l'Afrique. C'est très dommage. J'ai aidé le président Sarkozy à être élu, je soutiens son action réformatrice très méritante en France, mais je ne peux pas suivre une politique mondiale lorsqu'elle met en cause l'influence et la crédibilité de la France dans un continent, surtout l'Afrique, qui est le continent d'avenir. En 2050, l'Afrique sera plus peuplée que la Chine. C'est un continent en pleine expansion économique, qui est en train de s'organiser, dont les ressources sont considérables, et c'est vraiment un continent d'avenir. La France risque de se couper pendant longtemps d'un pays d'avenir. Si cela s'amplifiait, ce serait une grave régression.
Dimanche 26 décembre 2010
http://www.fischer02003.over-blog.com/article-julia-contre-alliot-marie-64200473.html
January 03, 2011 2:18 PM
http://www.palestine-solidarite.org/interview.Didier_Julia.281210.htmhttp://www.ladepechedabidjan.net/Didier-Julia-depute-UMP-de-Seine-et-Marne-Le-fait-pour-la-France-de-s-identifier-a-la-position-americaine-qui-est-anti_a1510.htmlhttp://www.fischer02003.over-blog.com/article-julia-contre-alliot-marie-64200473.htmlhttp://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2011/01/03/JULIA-CONTRE-ALLIOT-MARIE
2 Analyse
Ndlr : Lla publication des articles ou analyse ne signifie nullement que la rédaction partage toutes les analyses des auteurs mais doit être vu comme information
2-1 Crise ivoirienne: médiation en échec, intervention militaire « prévue »
Le médiateur de l’Union africaine (UA) pour la crise ivoirienne, Raila Odinga, a une nouvelle fois quitté Abidjan mercredi matin sur un constat d’échec, avant d’être « récusé » par le camp du président sortant Laurent Gbagbo, qui refuse toujours de céder le pouvoir.
Dans le même temps, Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, affirme qu’une « intervention militaire » de l’Afrique de l’Ouest « est déjà prévue, organisée » pour chasser du pouvoir M. Gbagbo, dans une interview au quotidien français La Croix à paraître jeudi.
Le médiateur de l’UA « a failli à sa mission et nous ne sommes plus prêts à le recevoir ici en Côte d’Ivoire. Nous récusons M. Odinga », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Gbagbo, Alcide Djédjé lors d’une conférence de presse.
M. Odinga « prend partie pour M. Ouattara. Nous pensons qu’il est devenu un acteur dans la crise ivoirienne et il ne peut plus être envoyé spécial de l’Union africaine », a ajouté M. Djédjé.
L’émissaire de l’UA avait déploré mercredi avant son départ d’Abidjan où il était arrivé lundi, que M. Gbagbo n’avait pas honoré sa promesse de mettre fin au blocus de l’hôtel où son rival Alassane Ouattara est retranché.
Mais le ministre de M. Gbagbo a affirmé que « la levée du blocus est un stratagème mis en place pour une attaque de la ville d’Abidjan ».
Un peu plus tôt dans la journée, le médiateur et Premier ministre du Kenya avait quitté la Côte d’Ivoire sur un constat d’échec: « j’ai le regret d’annoncer que la percée nécessaire n’a pas eu lieu ».
L’envoyé de l’UA, dont la première médiation début janvier, avec trois chefs d’Etat africains, avait déjà été infructueuse, a toutefois assuré, depuis Accra où il a rendu compte de sa mission au président John Atta-Mills, « rester optimiste ».
Mais Alassane Ouattara semblait avoir tourné la page de la médiation: « l’intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J’ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan dimanche, il m’a assuré de sa détermination ».
« C’est pour cela que les chefs d’état-major des pays de la Cédéao se sont réunis mardi à Bamako », selon lui.
La Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao, dont le président Jonathan est le président en exercice) a suspendu la Côte d’Ivoire début décembre et menacé Laurent Gbagbo d’une intervention militaire s’il ne cédait pas de lui-même le pouvoir.
« Des arrangements sont en cours pour qu’ils aillent faire des reconnaissances à Bouaké, qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats », poursuit dans cette interview M. Ouattara retranché dans un hôtel d’Abidjan depuis le début de la crise.
Bouaké, dans le centre du pays, est le fief des ex-rebelles des Forces nouvelles, qui lui sont favorables.
La Cédéao « nous dira dans quelques jours comment elle compte procéder. Je préfère la voie de la Cédéao qui est en réalité de proposer une exfiltration », précise-t-il.
« Il s’agit de venir chercher Laurent Gbagbo, comme cela a été fait pour d’autres chefs d’État en Afrique ou ailleurs. S’il y a des fidèles qui s’accrochent, ils en feront les frais. Cette solution est meilleure que d’avoir des milliers de morts », affirme M. Ouattara
Mardi, le président burkinabé Blaise Compaoré et la ministre déléguée aux Affaires étrangères nigériane, Salamatu Suleiman, avaient pourtant répété que la Cédéao souhaitait a tout prix éviter l’usage de la force.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a de son côté donné son feu vert au renforcement de cette mission en votant l’envoi de 2.000 hommes supplémentaires pour porter ses effectifs à 11.500.
Après l’Union européenne qui avait décidé de geler les avoirs en Europe du camp Gbagbo, la Suisse a par ailleurs fait de même pour les éventuels fonds déposés dans la Confédération.
AFP
janvier 21st, 2011 Posted in Evènements
http://www.inversalis-productions.eu/blog/2011/01/crise-ivoirienne-mediation-en-echec-intervention-militaire-prevue/
2-2 Albert Bourgi : Côte d'Ivoire : interventionnisme sous couvert de communauté internationale.Jamais dans l'histoire des relations franco africaines, une crise n'aura soulevé autant de parti pris mediatico politique en France que celle que vit la Côte d'Ivoire depuis bientôt une dizaine d'années.Aujourd'hui, comme hier en septembre 2002, lors du déclenchement d'une rébellion militaire ouvertement soutenue, voire totalement planifiée par un Chef d'État voisin, Blaise Compaoré, et fait inédit en Afrique subsaharienne, coupant le pays en deux, l'opinion publique africaine et internationale s'est vue servir une interprétation unilatérale, voire tronquée, des événements.Et pour couronner le tout, voire pour conforter le courant d'opinion, la position officielle française s'est réduite à accabler le Chef de l'État ivoirien, Laurent Gbagbo, à voir en lui le seul responsable de la rébellion qui a provoqué la partition du pays, et aujourd'hui, de la crise post électorale.Or dans l'un et l'autre cas, hier avec Jacques Chirac, aujourd'hui avec Nicolas Sarkozy, selon des méthodes différentes, l'objectif est le même : évincer coûte que coûte Laurent Gbagbo du pouvoir, et préserver la cohésion du pré carré français en Afrique.En 2002, en 2004, après le bombardement de Bouaké et l'intervention directe des troupes françaises dans Abidjan, comme en 2005, 2006, à travers la tentative de mise sous tutelle de la Côte d'Ivoire, et bien entendu aujourd'hui, par le biais d'un processus électoral totalement dévoyé, il ne s'agit de rien d'autre que de se débarrasser d'un homme qui aux yeux de l'ancienne Puissance coloniale, remettait en question son emprise politique en Afrique.A chacune des étapes de cet interventionnisme français, le mode opératoire est identique : mettre en avant les organisations régionales africaines au sein desquelles siègent les Chefs d'État adoubés par la France et dont la traduction la plus parfaite est incarnée par d'anciens auteurs de coups d'État reconvertis à la pseudo démocratie, à l'image d'un Blaise Compaoré ou d'un Faure Gnassimbé Eyadéma, et user de son influence aux Nations Unies, particulièrement au Conseil de sécurité.La crise post électorale en Côte d'Ivoire illustre à l'évidence la perpétuation de la politique d'ingérence de la France en Afrique, qui tout en ne prenant plus les formes caricaturales d'actions militaires directes destinées à maintenir l'ordre intérieur au profit de « présidents amis », n'en aboutit pas moins aux mêmes résultats que naguère.Quelle communauté internationale ? Cette politique interventionniste de la France s'adosse désormais à la notion ambiguë de communauté internationale, pour instrumentaliser les dispositifs internationaux de règlement des conflits que ce soit à l'ONU, à l'Union Européenne, à l'Union Africaine ou à la CEDEAO, au sein desquels elle dispose d'importants réseaux d'influence, ce qui lui permet de faire passer « ses solutions politiques ».C'est de ce registre international qui s'est grossi de « groupes internationaux de contact » que le pouvoir français est parvenu à faire avaliser les coups d'État perpétrés en Mauritanie en 2008, et à Madagascar, et mieux encore à faire élire, avec le soutien de la prétendue communauté internationale, le général mauritanien, Mohamed Abdel Aziz.Cette nouvelle forme d'intervention sous couvert de la légalité internationale et d'actions concertées entre les différentes institutions internationales, a incontestablement atteint sa maturation en Côte d'Ivoire, du coup d'État manqué du 19 septembre 2002 et de ses suites diplomatiques (la Conférence de Kléber en janvier 2003) à ce qu'il faut bien appeler un coup de force électoral de décembre 2010, orchestré par le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU.Le passage en force de ce dernier, entouré pour l'occasion des ambassadeurs français et américains en poste à Abidjan, pour entériner définitivement les résultats « provisoires » proclamés par le Président de la Commission électorale, au siège du candidat déclaré « élu », et cela au titre d'un pouvoir de « certification » dont il disposerait, renvoie à une pratique totalement inédite dans l'histoire des Nations Unies.Jamais l'ONU n'a outrepassé de telle manière son mandat, y compris au Timor oriental, au Kosovo, en République démocratique du Congo, pour ne citer que ces exemples. Faisant fi des institutions d'un pays souverain, membre des Nations Unies depuis cinquante ans, et ne se donnant pas le temps de permettre à la Commission électorale de débattre des contestations soulevées au cours des délibérations, Monsieur Choi a incontestablement cédé aux pressions de certains pays, dont et surtout la France représentée en Côte d'Ivoire par un ambassadeur dont le parcours professionnel est un parfait condensé de la Françafrique.En brandissant l'argument de la communauté internationale, et en se prévalant d'un processus électoral sur lequel pèse des suspicions très lourdes et à terme grave de conséquences pour la stabilité de la Côte d'Ivoire, Nicolas Sarkozy s'inscrit dans la droite ligne d'une politique néocoloniale de la France, dont les métastases se trouvaient déjà dans le discours raciste qu'il a prononcé à Dakar en juillet 2007.
de"Le Brasier" Par Albert Bourgi Professeur Rue89Djamal Benmerad Journaliste, écrivain Portable: 00 32 (0) 471 30 11 01 http://barricades.over-blog.com/
2-3 Francis Arzalier : Côte d’Ivoire : des centaines de morts ; pour qui, pour quoi ?
Les dramatiques évènements de la Côte d’Ivoire ont eu un curieux traitement médiatique en France ; télévisions et journaux « bien pensants » ont claironné dès le départ le discours va t’en guerre de Sarkozy et ses ministres, sur la nécessité d’installer au pouvoir les paladins du monde occidental, Ouattara, ex-directeur adjoint du FMI, Soro, ex-chef des insurgés du Nord toujours en armes, élus, on vous le jure, avec une majorité certaine, puisque les intéressés le disent. Depuis un mois, le matraquage médiatique en faveur d’Ouattara a été indécent en France. Plus curieux a été, durant tout le mois de décembre, le mutisme presque total des analystes « progressistes », anti-impérialistes », appelons les comme on veut, qui, d’ordinaire, réagissent aux désastres africains avec célérité : pas d’analyses claires, ou peu, au PCF, dans l’Humanité, ou dans les multiples canaux internet qui foisonnent aujourd’hui. L’embarras était perceptible, on ne pouvait affirmer à Abidjan qui était le gentil agressé, qui le méchant agresseur, dans un conflit chaque jour plus hargneux : seul le perdant est évident, il se nomme le peuple ivoirien. Il a fallu attendre les communiqués de la plupart des partis progressistes de la région pour avoir enfin une dénonciation nette du jeu de l’occident et de ses alliés en Côte d’Ivoire.
Il faut donc rappeler quelques évidences occultées par les médias : . Dans la compétition électorale enfin réalisée en Côte d’Ivoire, après 5 ans d’attente, le candidat de l’occident, d’autant plus fidèle aux prescriptions de l’impérialisme, du FMI, qu’il en fut un des dirigeants, était Ouattara, soutenu au surplus par Bedié, héritier de l’anticommuniste Houphouet Boigny, et par les sécessionnistes en armes du nord du pays, les « Forces Nouvelles », groupes armés toujours présent dans la région. Au second tour de l’élection, tout électeur antiimpérialiste ivoirien ne pouvait que voter pour le concurrent d’Ouattara, même sans illusions.
Laurent Gbagbo, président sortant, a un passé de militant progressiste, des liens avec certains socialistes « de gauche » comme Emmanuelli. Il a indéniablement tenté au début de son mandat quelques réformes socialistes progressistes (couverture médicale), mesures avortées du fait de l’effondrement économique du pays. Ses mauvaises relations avec la France officielle (dès Chirac et Villepin), et même le déclenchement de l’insurrection des « Forces Nouvelles » au Nord ont débuté quand il a ouvert par appel d’offres les grands travaux du port d’Abidjan aux concurrents extérieurs (Chinois), alors qu’ils étaient jusque là un marché réservé aux entreprises françaises (Bouygues, etc). Ceci étant, le nationalisme borné de Gbagbo et son entourage matiné d’évangélisme à l’américaine, a très largement dérivé vers le verbiage démagogique, voire xénophobe, et la volonté de se maintenir à tout prix au pouvoir, quelles que soient les conséquences pour la population.
L’élection ivoirienne de fin 2010 montre les mensonges du discours occidental qui confond le pluripartisme et la démocratie, en Afrique et ailleurs. Qu’a de démocratique un scrutin où l’on n’a le choix qu’entre deux candidats néfastes politiquement ? Quelle démocratie existe-t-il quand la majorité des électeurs sont si misérables qu’il suffit d’un tee-shirt ou d’un bol de riz pour acheter un vote ?Est-ce un choix démocratique quand l’absence d’enjeux clairs sur les programmes aboutit à des votes suivant l’ethnie ou la religion (Nord musulman contre Baoulés animistes ou chrétiens) ? Les pressions, y compris physiques, n’ont pas manqué à Abidjan où les partisans de Gbagbo sont majoritaires ; mais, contrairement à ce que dit la télé française, les résultats proclamés sont-ils si purs dans le Nord contrôlé par les militants en armes des Forces Nouvelles ?
On peut accorder un crédit limité aux affirmations contraires des protagonistes. Mais il est en tout cas certain que le peuple ivoirien a tout à perdre à une guerre civile, ou à une partition du pays, que certains en Occident souhaitent, comme ils le souhaitent au Soudan (indépendance programmée du Sud), voire au Congo, pour faciliter leurs affaires. Le problème ne peut être résolu que par les Ivoiriens, par la négociation entre protagonistes, éventuellement par l’arbitrage de l’Union Africaine, et pas de quelques chefs d’état pro-occidentaux de la sous-région (Wade, Boni et le CEDEAO). Mais toute intervention étrangère armée au profit d’un protagoniste ne peut que déboucher sur un sursaut nationaliste et un bain de sang. C’est à cela que risque d’aboutir les proclamations irresponsables de Sarkozy, alors que la France et ses soldats -ex-puissance coloniale qui fit déjà tirer sur les manifestants ivoiriens à Abidjan sous Chirac-, est totalement disqualifiée pour intervenir dans un conflit interne. Un des soutiens de Gbagbo, parfois moins bien inspiré, n’avait pas tort de rappeler que le Président ivoirien n’était pas un sous-préfet français aux ordres de l’Elysée.
source : http://www.collectif-communiste-polex.org/
Francis Arzalier
Parlons Clair n° 75
samedi 8 janvier 2011, par Comité Valmy
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1067
2-4 Les guerres états-uniennes pour piller l’Afrique.
L’administration américaine accorde un intérêt croissant à l’Afrique, qui occupe une place importante dans les plans des grandes entreprises US dans les domaines de l’énergie et de l’industrie alimentaire, constamment à la recherche de matières premières.
La Chine constitue le premier concurrent des Etats-Unis sur le Continent noir. Ses relations avec l’Afrique remontent à un demi-siècle, lorsque Pékin s’efforçait de développer les relations qu’elle avait établies avec les mouvements de libération nationale. Elle a hérité de nombreux liens économiques et commerciaux et de privilèges pétroliers de l’époque de la Guerre froide.
L’Afrique, riche en pétrole, gaz, or, uranium, cacao, café, banane… et disposant d’immenses ressources naturelles, constitue la principale réserve mondiale de matières premières, et représente le marché le plus alléchant des cinquante prochaines années.
A la fin du XXème siècle, les Etats-Unis étaient occupés à liquider les derniers bastions de l’influence française en Afrique. Ils ont provoqué, pour cela, une série de guerres civiles, de conflits ethniques et tribaux et de guerres interétatiques, avec l’aide d’Israël.La semaine dernière, Washington a intensifié son activité autour du Soudan et de la Côte d’Ivoire et les Nations unies sont l’outil direct des Etats-Unis dans ces deux pays. Les indices montrent qu’une guerre civile dévastatrice est en préparation en Côte d’Ivoire, où tout conflit risque de prendre une connotation communautaire entre le Nord, à majorité musulmane, et le Sud, à majorité chrétienne.
Au Soudan, les derniers préparatifs pour le référendum sur la sécession du Sud s’accompagnent de préparatifs pour l’ouverture d’une ambassade israélienne dans ce nouvel Etat, et de pressions sur le président soudanais Omar Hassan al-Bachir pour obtenir des concessions pétrolières au Nord, sous la menace de l’activation de la Cour pénale internationale contre lui.
Tenter de réduire l’influence de la Chine en Afrique semble une tache difficile à cause de l’étendue de la présence de ce pays dans le continent et la taille de la communauté chinoise, estimée à 5 millions d’hommes d’affaires et d’experts, qui ont pris racines dans les sociétés africaines, ces 20 dernières années. En parallèle à la lutte contre la présence chinoise, l’alliance américano-israélienne tente de faire face à l’influence grandissante de l’Iran, notamment en Afrique de l’Ouest.
La partition du Soudan, le conflit en Côte d’Ivoire, et la poursuite des conflits en Somalie et au Yémen, dans la Corne de l’Afrique, ne sont que le début de décennies de troubles alimentés par les Américains et les Israéliens dans le but de contrôler les ressources pétrolières et minières ainsi que les voies de transport commercial.
12 janvier 2011
http://www.michelcollon.info/Les-guerres-etats-uniennes-pour.html

3 Annexe
3-1 Bwemba – Bong : Non à la renaissance des tirailleurs en Afrique, non au retour des régisseurs nègres « Oui, Missié » en Côte d’Ivoire.
Aussitôt qu’en Côte d’Ivoire, la pieuvre Françafrique a été prise la main dans le sac dans une de ses activités favorites, la fraude électorale en Afrique Noire, pour imposer au pouvoir une de ses potiches, Alassane Ouattara, Paris a rameuté ses troupes de frappe, ponctuellement saisies d’une épidémie d’Amour pour le sort des Africains. Tantôt en docteurs en doctorats, dégoulinant de passion pour la Démocratie en Afrique Noire, bien que jusque-là idéologiquement atones sur la dictature françafricaine qui terrorise l’Afrique Noire depuis cinquante ans. Tantôt en journalistes français dont certains, émargeant dans des journaux qui ne dédaignent pas d’encaisser des chèques de dictateurs africains, ceux du dictateur camerounais Paul Biya, par exemple, qui n’hésite pas à tirer sur des enfants de quatre ans, afin de terroriser les populations camerounaises, sont subitement saisis d’une poussée de fièvre pour la Démocratie chez les Nègres, parias historiques de la France, sans qu’auparavant, on les ait jamais entendu balbutier la moindre remarque désobligeante sur les régimes liberticides françafricains. Autre congrégation mise en vitrine par la Télévision Française notamment, les agrégés en agrégations d’Histoire, spécialistes de l’Histoire de l’Afrique, qui ignorent que pendant seize ans, de 1955 à 1971, par débit tendu et meurtrier, la France massacra des centaines de milliers de Camerounais, afin d’empêcher ce territoire africain d’accéder à son indépendance : but largement atteint aujourd’hui, puisque, sur ces massacres, François Fillon, premier ministre Français, délivra en 2009 au Cameroun, sa Grande Vérité toute française : « je dénie absolument que les forces françaises aient participé, en quoi que ce soit, à des massacres au Cameroun. Tout cela, c’est de la pure invention », vociféra-t-il, en bon révisionniste autorisé et triomphant (voir l’Atlas Histoire du Monde Diplomatique, Hors série, HISTOIRE, critique du XXème siècle).
En fait, avortées par la dynamique des magouilles négrophobes et négrières de l’idéologie centrale de la nébuleuse politique française, les indépendances africaines des années 1960, ont toujours permis aux grands donneurs de leçon de « Démocratie » d’aujourd’hui, les copains et les coquins des dictateurs africains, de s’abreuver financièrement à la misère de l’Afrique Noire, en prenant leur part de butin dans la cagnotte de la corruption des dictateurs locaux dont ils ne cessent de taire les crimes depuis cinquante ans, au détriment du développement de l’Afrique Noire.
Aussi, c’est sans aucun doute par crainte d’être coupés de cet enrichissement sans cause minutieusement prélevé sur la richesse du Peuple Africain, dans l’ombre opaque et interlope du cynisme et de la négrophobie (pour illustration de cette collusion entre les dictateurs d’Afrique Noire et la classe politique française, voir l’exemple du feu dictateur gabonais, Omar Bongo, cité par Le Canard enchaîné du mercredi 5 janvier 2011, page 4), qu’en chorus, la classe politique française, tous partis confondus, pousse aujourd’hui des cris d’orfraies pour condamner une mythique dictature de Laurent Gbagbo dont ils pressentent qu’à coup sûr, il assèchera leur mangeoire de la Françafrique, ce dépotoir dont l’identité est la sauvegarde des intérêts bien compris de la France négrière et éternelle. Car, il faut le dire tout net, l’imaginaire de la France sur le Peuple Noir, ne restitue qu’un espace négatif. Aussi, une certaine presse française peut-elle alors ironiser sur l’immigration dite clandestine des Africains en France : « L’Afrique pauvre frappe à la porte de l’Europe », comme affichent, à l’occasion, des manchettes de journaux.
Or, retournement historique de situation, dans son histoire encore récente, l’Afrique Noire n’a pas seulement participé au redressement de l’économie française d’après-guerre. Elle a également participé au redressement général de la France, dans le cadre d’une reprise qui a commencé dans les temps modernes par la destruction des Africains et de leur cellule familiale, du fait de leur participation massive et forcée à la libération de la France, à l’occasion des deux derniers conflits inter occidentaux dits guerres mondiales. A la suite de ceux-ci en effet, l’Afrique Noire a subi en contrecoup, la misère physiologique, la maladie, l’accroissement de la mortalité et de la dépopulation. En raison principalement de ses pertes en vies humaines sur les champs de bataille. Enfin, à cause des obligations auxquelles les Africains avaient été soumis par la pratique des razzias dites effort de guerre et de la mobilisation généralement forcée des populations paysannes et ouvrières, les guerres européennes ont conduit non seulement à l’éclatement de la cellule familiale africaine, mais elles ont également empêché des unions matrimoniales nécessaires à la reproduction démographique. Sur le plan de l’immigration économique, il convient de préciser que la présence officielle des travailleurs africains en France a toujours été liée aux besoins de main d’oeuvre de la France. Cette immigration a permis aux sociétés françaises, non seulement de bénéficier d’une main-d’oeuvre abondante, presque gratuite, mais, surtout, de ne souffrir aucune concurrence, tant les aménagements dont elles bénéficiaient dans les colonies, leur étaient favorables.
Par ailleurs, le fait de l’accaparement de vastes parties des terres africaines par les sociétés françaises et la limitation à la portion congrue de l’espace cultivable attribué aux paysans africains par le système colonial, ont crée un déséquilibre entre la quantité de main-d’œuvre disponible et le niveau des salaires payés. Car, ceux-ci étaient très bas dans le but de maintenir et l’entretien d’un vaste réservoir de travailleurs dans un environnement où la permanence de l’offre de cette main-d’œuvre confortait les sociétés françaises. Cela correspondait à une politique des bas salaires dans un système où l’impôt obligatoire ne laissait d’autre issue aux Africains que d’aller, parfois, vendre leur force de travail en France.
Enfin, le système de recrutement en Afrique à bas salaires exploitait une main-d’oeuvre qui, du fait de son manque de qualification, rendait plus remplaçable chacun de ses éléments, et favorisait l’immigration en France.
Ce qui retient cependant particulièrement l’attention dans cette immigration d’Africains en France, c’est qu’à l’époque coloniale directe, elle était essentiellement composée de soldats démobilisés en France, après leur participation aux conflits franco-allemands(guerres dites mondiales), alors même que, nombre d’entre eux, étaient citoyens français. C’est le cas notamment des ressortissants du Sénégal, qui relevaient du Code Civil promulgué le 5novembre 1830, et qui disposait qu’il suffisait à ces Africains de naître libres, pour jouir, dans les colonies, des droits accordés par le Code Civil aux citoyens français ; à ce texte, s’ajoutait une instruction du 27avril 1848, qui leur reconnaissait le droit de suffrage dans la colonie, cependant que la loi du 29septembre 1916, stipulait que les natifs des communes de plein exercice de Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque et leurs descendants, étaient et demeuraient citoyens français. [1]
Les conséquences de ces exodes forcés, sont aujourd’hui encore, la persistance, dans beaucoup de régions d’Afrique Noire, de l’appauvrissement de la terre, qui oblige les paysans de ces régions à émigrer dans les centres urbains, avant de prendre le chemin de l’exil vers la France en particulier, exil qualifié aujourd’hui « d’immigration clandestine ». Sur le plan des mouvements financiers entre l’Afrique Noire et la France, le journal français Le Monde dans une étude de novembre 1958, intitulée L’ensemble économique franco-africain, relevait que : « Le premier et plus certain des avantages économiques que la métropole retire de l’Outre-Mer est une économie appréciable en devises fortes. Une bonne partie des 540 milliards de marchandises que nous avons achetées l’an passé dans la zone franc auraient en effet été payables en dollars ou en livres sterling si nous avions dû nous les procurer ailleurs : cacao, oléagineux, tabac, cuivre, fibres, textiles, bois, phosphates, nickel, plomb, zinc, manganèse… au total quelques 300 ou 400 millions de dollars qu’il nous aurait été particulièrement difficile de débourser ces dernières années, où le déficit extérieur constituait le talon d’Achille de notre économie. Fournisseur, l’Outre-Mer est aussi client. Il a acheté en 1957, pour 655 milliards de produits métropolitains, essentiellement des articles métalliques (76 milliards), des automobiles et des tracteurs (65 milliards), des machines (71 milliards), des tissus (50 milliards), des produits chimiques (62 milliards) et du pétrole (32 milliards). Aux industries qui livrent ces produits, la zone franc assure un volant de sécurité qui les dispense de chercher ailleurs des débouchés plus difficiles à conquérir. En sens inverse, il est vrai, les pays d’Outre-mer vendent à la métropole certains de leurs produits à des cours plus élevés que les cours mondiaux, grâce à des primes diverses et à la protection douanière dont ils bénéficient par rapport aux articles étrangers concurrents. Les consommateurs métropolitains ont de ce fait payé en 1953, 50 milliards de trop. Au total, le solde s’élève cette même année à une vingtaine de milliards au profit de la métropole et au détriment des pays d’Outre-Mer. Les variations des cours s’étant à peu près compensées depuis cinq ans, l’avantage pour la métropole doit toujours être du même ordre (soit un surplus net d’environ 3 % en moyenne).
Dans son numéro du 9 au 15 octobre 1958, le même journal avait déjà noté que : « Si la métropole consacre des milliards à faire fonctionner la zone franc, elle y économise en revanche un nombre de dollars largement supérieur à celui qu’elle verse pour solder les pays d’Outre-Mer, des clients qu’elle trouverait difficilement ailleurs, ainsi qu’une priorité pour l’exploitation des richesses minières africaines. Le jeu en vaut la chandelle, du moins dans son principe ».
La participation de l’Afrique Noire aux deux conflits occidentaux dits guerres mondiales.
La Force Noire du Colonel Mangin.
Constituée par le Colonel Mangin pour répondre à deux préoccupations majeures posées à la France par la première guerre de l’Occident, dite mondiale, les troupes militaires africaines dites « France Noire », eurent à pallier aux faiblesses de la société française de ces années de guerre. Il s’agissait : I)- de combler la faiblesse de la natalité française, ajoutée à la réduction à deux années du service militaire français dont le déficit des effectifs allait en s’aggravant ; II)- de l’opposition de la population européenne pied-noir d’Algérie au projet d’établissement par la France de la circonscription des populations arabes d’Algérie que les populations d’origine européenne craignaient de voir se retourner tôt ou tard contre elles, au cas où les Arabes auraient été initiés au maniement des armes.
Ces données débouchèrent en contrepartie sur des razzias massives en Afrique Noire, situation qui aboutit à des famines épouvantables, comme en témoigne par exemple le Commandant du Cercle de Bandiagara qui mentionne dans son rapport annuel que : « deux années de demi-sécheresse complète devaient infailliblement provoquer une famine terrible. (…) La récolte de 1913 ayant été complètement nulle, les réserves furent épuisées en quelques semaines. (…) En résumé, la famine de 1913-1914 aura diminué la population du cercle d’environ un tiers. Quant au cheptel, tout fait prévoir qu’il aura été réduit de moitié » [2]
A la suite d’une enquête qu’il initia en 1910, le Colonel Mangin conclut qu’il était possible pour la France de lever en Afrique Occidentale Française (A.O.F.), 40 000 combattants par an, pendant une période de cinq ans.
En conséquence, le Colonel Mangin et le ministre des colonies Messimy, proposèrent un an plus tard, la mise sur pied de troupes coloniales formées : d’une part d’une armée arabe formée d’algériens devant renforcer les troupes métropolitaines, et d’autre part, la formation d’une armée noire devant défendre l’empire colonial et lutter aux côtés des troupes métropolitaines et des troupes arabes. Cette proposition du Colonel Mangin fut officialisée deux années après par un décret. C’est ainsi que, au moment de la déclaration de la première guerre dite mondiale, 14 142 tirailleurs africains étaient en service en A.O.F., et 15 600 à l’extérieur, en particulier au Maroc. En outre, six bataillons de « tirailleurs sénégalais » dont deux en provenance d’A.O.F., deux du Maroc, et deux d’Algérie, furent immédiatement dirigés sur le front.
Les hécatombes de la guerre de 1914 parmi les combattants africains accélérèrent les razzias de combattants en Afrique. Pour ce faire, un décret du 9 octobre 1915, fixa que tous les indigènes de plus de dix-huit ans seraient mobilisés pour servir dans les formations de tirailleurs, à l’extérieur de l’A.O.F., pendant la durée de la guerre, avec comme prime d’incorporation, deux cents francs. Le conseil des ministres français du 8 janvier 1818, élargit pour sa part ce « recrutement » de tirailleurs africains de dix-huit à trente-cinq ans, et l’étendit à l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F.). A cet effet, sept Décrets additionnels prévirent l’exemption d’impôt, le versement d’allocations aux familles, l’octroi de la citoyenneté française sous certaines conditions, des emplois réservés pour les anciens tirailleurs.
Le 8 janvier 1918, Blaise Diagne, député des quatre communes du Sénégal (Dakar, Rufisque, Gore, Saint-Louis), fut nommé à la tête de la mission de recrutement, affublé du titre pompeux de « Commissaire de République de l’Ouest Africain », nomination qui entraina la démission du gouverneur général de l’époque, Van Vollenhoven. Cette mobilisation pour l’A.O.F. se chiffra à :- 1914 : 29 742 tirailleurs- 1915 : 34 655 tirailleurs,- 1916 : 51 913 tirailleurs,- 1917 : 13 831 tirailleurs,- 1918 : 63 208 tirailleurs
Soit, au total, 193 349 tirailleurs en cinq ans.
Outre l’envoi de ces tirailleurs africains sur le front européen aux postes les plus durs et les plus exposés, ils furent utilisés pour aller mater les révoltes à l’intérieur de l’Afrique notamment en Mauritanie, au Congo, au Dahomey (Bénin actuel), révoltes consécutives à la famine ou contre le recrutement militaire forcé.
Dans son ouvrage déjà cité, Jean Suret-Canale donne une description détaillée des révoltes qui eurent lieu notamment dans la boucle du Niger. En outre, il convient, pour se limiter dans la région de l’A.O.F., de mentionner entre autres, des révoltes des Bambaras du Bélédougou au début de 1915, dans des régions voltaïques de Dédougou, Bobo-Dioulasso, du Gourounsi en octobre- novembre 1915, de San, de Koutiala, de Bandiagara, de Dori, de Ouagadougou en 1916, ou encore le soulèvement général des Touaregs, la révolte du pays Holli au Dahomey (actuel Bénin) en janvier 1914, des Somba de l’Akatora en début 1916, des Bariba du Borgou en 1916, des Sahoué, encore au Dahomey en 1918.
Sur le front européen, sur 211 259 « recrutés », 163 952 furent engagés dans les champs de bataille.
Officiellement, 24 762 Africains furent déclarés morts pour la France, chiffre ne tenant compte que des soldats dont le décès a pu être enregistré, mais auquel il faut ajouter un nombre presque égal de disparus. Dans la réalité du premier conflit dit de la première guerre mondiale, pratiquement le quart des Africains « recrutés » périrent au champ de bataille. Bilan auquel il faut ajouter un grand nombre de blessés qui devinrent de grands invalides à la seule charge de leur communauté, quant ils revinrent dans leurs villages.
La participation des Africains auprès du Général De Gaulle dans la deuxième guerre dite mondiale.
En Afrique Noire, pendant la deuxième guerre inter-occidentale, dite deuxième guerre mondiale, les administrateurs français en Afrique Noire, comme leurs compatriotes en France, étaient partagés en deux camps : d’un côté les pétainistes et de l’autre, les gaullistes.
C’est dans cette situation que le capitaine de Corvette Thierry d’Argenlieu, d’obédience gaulliste, arrivé à Dakar, en vedette, proposa le ralliement à De Gaulle, à Boisson, nommé « haut-commissaire » au Sénégal par le gouvernement de Vichy et arrivé à Dakar, le 23 juillet 1940, pour y remplacer son compatriote Cayla, nommé à Madagascar.
Mais, alors qu’elle quittait le fort de Dakar, la vedette de Thierry d’Argenlieu fut mitraillée. En riposte, les unités navales de la France Libre et la flotte anglaise qui les accompagnaient dans le périple d’Argenlieu, et qui stationnaient en face de Dakar, bombardèrent la ville pendant trois jours, les 23, 24 et 25 septembre 1940. Le bombardement fit de nombreux morts, et plusieurs Sénégalais, volontaires ou non, furent embarqués sur des navires de guerre et évacués sur divers fronts de France.
Ce qui caractérise particulièrement les deux conflits militaires inter-occidentaux et, comme plus tard encore, du côté africain, c’est que, par falsification de l’histoire et grâce à la néocolonisation, la reconnaissance de l’Afrique ne se manifeste pas officiellement à l’égard des Africains qui sont morts dans la résistance contre la France, mais bien à l’égard de ceux « morts pour la France ». Or, ce sont les descendants de ces combattants africains de la Première Ligne qui sont aujourd’hui l’objet de l’ingratitude de la France.
En effet, aux temps les plus chauds du conflit militaire, le Général De Gaulle initia une politique de recrutement intense qui fit des Africains les combattants de la France Libre, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Et, outre cette planification de la chair à canon noire, le Général De Gaulle accrut la misère en Afrique Noire, par une politique coloniale systématique de travaux d’infrastructure dont la charge revenait aux paysans africains obligés de nommer les travailleurs affectés à ces travaux, et en obligeant les paysans africains à vendre une partie de leur production agricole pour payer les frais de la guerre de la France contre l’Allemagne.
C’est cette exploitation des paysans africains qui servit au développement des routes militaires qui servirent par la suite aux échanges marchands, à l’instauration du travail obligatoire, aux prélèvements forcés sur la production agricole pour nourrir les paysans arrachés à leurs champs et convertis en travailleurs, enfin, pour commercialiser les produits africains sur le marché mondial.
L’immigration des travailleurs africains pour la reconstruction de la France.
Dans son roman Le docker noir, Sembene Ousmane décrit les conditions de vie et de travail des navigateurs africains à Marseille, dans la période des années 1954.
On peut y découvrir qu’après une large ouverture à l’immigration africaine en France dans les années suivant la guerre dans la période dite de « reconstruction nationale », qui se prolongea jusqu’à 1949, l’on assista à une période de restriction de cette immigration de 1950 à 1955, époque de ralentissement économique dont les conséquences touchèrent de plein fouet les travailleurs africains immigrés en France.
Pendant cette période, les travailleurs africains furent regroupés dans un quartier de Marseille surnommé le « village », logés dans des hôtels spécialisés où ils ne disposèrent que d’une chambre exiguë avec un mobilier rudimentaire en mauvais état. A cette situation de précarité, s’ajouta celle de travailleurs au chômage avec des loyers à payer, sans oublier une nourriture misérable essentiellement composée tantôt d’une écuelle de riz, tantôt d’une écuelle de couscous.
En mars 1964, deux décennies après, c’est la même crise qui frappa l’ensemble des travailleurs immigrés, avec sa cohorte de chômage. La France procéda alors à des licenciements massifs de travailleurs africains, en commençant par les derniers embauchés dans les entreprises. Il s’ensuivit les tracasseries policières et réglementaires pour l’entrée en France, des Africains notamment. Les Circulaires Marcellin-Fontanet, bien que partiellement annulées, ne constituèrent pas moins l’âme d’une politique drastique en matière de main-d’œuvre étrangère, africaine notamment, dont la suspension « provisoire » de l’immigration en juillet 1964, fut une autre variante. Les Circulaires Giscard Dijoud-Poniatowski qui suivirent par la suite en date du 30 novembre 1974, ne firent que renforcer les inquiétudes qui se faisaient déjà jour chez les travailleurs africains huit mois plus tôt. Comme l’écrira le Comité Information Sahel : « La nouvelle politique correspond à deux exigences :1)- Celle des « relations nouvelles, de droit et de fait, existant désormais entre la France et ces Etats (ceux de l’Afrique noire).
Ainsi apprend-on que : « L’Office national d’immigration doit prochainement ouvrir sur le territoire africain, dans des conditions qui seront réglées par voie diplomatique avec les divers pays concernés, une mission de recrutement ».
L’introduction des travailleurs africains sera donc réglée par des discussions bilatérales d’Etat à Etat. Les travailleurs seront l’objet de négociations dans le cadre des échanges économiques entre la France et ses néo-colonies. Ils seront un argument dans les marchandages portant sur le prix des matières premières, les accords à conclure en matière d’importation et d’exportation, etc. Ils seront une arme :- tantôt dans les mains de la France, qui pourra refuser la délivrance de contrats de travail pour les ressortissants de tel ou tel pays (et par là prendre le risque de provoquer des troubles sociaux graves contre les régimes qui n’auront pas satisfait ses exigences politiques ou économiques),- tantôt dans les mains des Etats africains qui n’accepteraient de livrer une main-d’oeuvre indispensable que sous certaines conditions (cf. le problème des travailleurs algériens, immigrés en général).
Les statuts différents selon les Etats, d’ores et déjà fixés, font ressortir les faveurs ou les disgrâces dont sont l’objet certains régimes auprès du gouvernement français.2)- Autre exigence, plus fondamentale : celle de la crise économique que traversent actuellement les pays occidentaux, et la France en particulier. Le contrôle des flux migratoires est l’expression élégante qui recouvre la réalité suivante : s’il y a du travail pour eux, les étrangers pourront venir ou rester. Sinon, qu’ils aillent grossir les rangs des chômeurs dans leur pays.
D’où la procédure d’introduction, celle de renouvellement, et la désignation de l’autorité compétente pour la délivrance de la carte de séjour, prévues dans le « régime définitif ». « Pour entrer en France (…) les travailleurs salariés devront être en possession d’un contrat de travail, revêtu du visa des services de main-d’oeuvre compétents pour le lieu de l’emploi. (…)
L’employeur dépose le dossier d’introduction auprès de l’agence locale pour l’emploi compétente pour le lieu de travail, le visa du contrat étant de la compétence de la direction départementale du travail et de la main-d’oeuvre correspondante. (…) A l’expiration de la validité de leur premier titre de séjour, les intéressés en sollicitent le renouvellement auprès du service désigné à cet effet en produisant le document demandé pour la justification de leur qualité de salarié. (…) Vos services (ceux de la direction départementale du travail et de la main-d’oeuvre) feront connaître leur avis au service du séjour ».
D’où les critères retenus pour que la direction départementale émette son avis :- la réalité de l’emploi,- la conformité des conditions de travail et de rémunération,- le cas échéant, selon la nationalité du requérant, l’existence ou non d’une clause d’assimilation au national et, par là même, la possibilité ou non de prendre en considération la situation économique et sociale ».Perspectives des rapports entre la France et l’Afrique Noire.
Les rapports entre la France puissance négrière européenne et l’Afrique Noire.
L’ardeur que la France mit dans le système des razzias négrières transatlantiques, fit d’elle, l’une des nations les plus esclavagistes d’Europe [3]. Sous le règne de Louis XIV, près de 3 000 navires négriers ne cessèrent de cingler vers la côte africaine. Les premiers partirent de Bordeaux en 1672, de Nantes et Saint-Malo en 1688. Un siècle plus tard, on pouvait dénombrer 3 321 expéditions organisées par 17 ports français dont 40 % pour le seul port de Nantes.
Le 2 octobre 1784, Louis XVI, roi de France, accorda une prime de quarante livres par tonneau aux armateurs de navires négriers ; et, pour encourager les expéditions sur la côte d’Afrique, une prime de soixante livres, argent de France, pour chaque tête d’esclave introduit à la Guadeloupe et à la Martinique.
Deux explorateurs Suédois, Wadstrom et Spaarman, avaient fait en Afrique Noire une expédition pendant les années 1787-1788. A l’issue de celle-ci, ils firent un rapport rédigé par Wadstrom. Celui-ci certifiait que les guerres entre « tribus » africaines, n’avaient d’autre but que de faire des esclaves pour les Européens. Le rapport mettait en évidence la similitude de ces guerres avec l’arrivée de bâtiments négriers dans tel ou tel port des côtes africaines.
Selon Wadstrom, les rapines et les pillages étaient surtout menés par lestribus maures fixées aunord du Sénégal, et agissant pour le compte des Français qui versaient une gratification annuelle à leurs chefs et leur fournissaient gratuitement des armes à feu et des munitions destinées aux razzias. Le rapport poursuivait qu’un chef africain : « … qu’on appelait le roi d’Almamany, ayant interdit aux marchands d’esclaves, les passages sur son territoire, de sorte qu’ils ne pouvaient plus joindre les négriers français ancrés dans l’embouchure du Sénégal, et les Français n’ayant pu réussir à acheter ses bonnes grâces, ils avaient poussé les chefs maures à lui déclarer la guerre et les sujets de ce roi, faits prisonniers, s’étaient eux-mêmes retrouvés esclaves. Wadstrom en avait vu quelques-uns dans les enclos. Ils étaient enchaînés deux à deux par les chevilles ; blessés au combat, ils ne recevaient aucune sorte de soins. Il y avait aussi les rapts individuels » [4]
Les rapports entre la France, puissance européenne contemporaine et l’Afrique Noire.
D’un atavisme négrier sans égal, la France qui sait avoir définitivement perdu les colonies cochinchinoises et arabes (Tunisie, Maroc et Algérie)de son ancien empire, a choisi le raccourci de miser sur la « servilité » des« Nègres », pourqui, il n’a que mépris (François Mitterrand aurait déclaré que l’Afrique(Noire)est le seul continent que la France peut tenir avec seulement 500 hommes).
Aussi, cette observation du Général De Gaulle rapportée par Jacques Foccart son éminence grise chargée des basses oeuvres dans les néocolonies africaines de la France n’est-elle pas pour étonner : « Vous savez, cela suffit comme cela avec vos nègres. Vous me gagnez à la main, alors on ne voit plus qu’eux : i l y a des nègres à l’Elysée tous les jours, vous me les faites recevoir, vous me les faites inviter à déjeuner. Je suis entouré de nègres, ici. (…) Et puis tout cela n’a aucune espèce d’intérêt ! _ Foutez-moi la paix avec vos nègres ; je ne veux plus en voir d’ici deux mois, vous entendez ? Plus une audience avant deux mois. Ce n’est pas tellement en raison du temps que cela me prend, bien que ce soit fort ennuyeux, mais cela fait très mauvais effet à l’extérieur : on ne voit que des nègres, tous les jours, à l’Elysée ». [5], aurait fulminé le président français de l’époque [6]
Jacques Chirac ne manquera pas pour sa part de manifester ce mépris de la France pour l’Afrique Noire, par une remarque pour le moins éloquente : « Notre problème, ce n’est pas les étrangers, c’est qu’il y a overdose. C’est peut-être vrai qu’il n’y a pas plus d’étrangers qu’avant la guerre, mais ce n’est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d’avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d’avoir des musulmans et des Noirs. (…) Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ quinze mille francs, et qui voit sur le palier à côté de son H.L.M., entassée, une famille avec son père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, et qui gagne cinquante mille francs de prestations sociales sans naturellement travailler… Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleurs français sur le palier il devient fou. Et ce n’est pas être raciste que de dire cela… ». [7]
Enfin, pour sacrifier à la mode, Nicolas Sarkozy déclarera lors d’une intervention à Agen : « Et à ceux qui ont délibérément choisi de vivre du travail des autres, ceux qui pensent que tout leur est dû sans qu’eux-mêmes doivent rien à personne, ceux qui veulent tout, tout de suite, sans rien faire, ceux qui, au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie, préfèrent chercher dans les replis de l’histoire une dette imaginaire que la France aurait contractée à leur égard et qu’à leurs yeux elle n’aurait pas réglée, ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires, pour exiger une compensation que personne ne leur doit plutôt que de chercher à s’intégrer par l’effort et par le travail, ceux qui n’aiment pas la France, ceux qui exigent tout d’elle sans rien vouloir lui donner, je leur dis qu’ils ne sont pas obligés de rester sur le territoire national » [8]
François-Xavier Verschave constate que : « Cette suffisance française s’enracine dans un mépris historique des Africains : quand vous discutez de ces questions avec des responsables français, vous vous apercevez que, depuis l’esclavage et la colonisation, on continue de penser que les peuples africains sont totalement incapables de créativité culturelle et politique. Avec eux l’on peut faire n’importe quoi, puisqu’ils ne seraient capables de rien » [9]
Dans de telles conditions, ce serait divaguer que de se prononcer péremptoirement sur de prétendues bienheureuses perspectives dans les rapports entre l’Afrique Noire et la France.
Quant à l’O.N.U., instrument imposé par l’Occident impérialiste pour dominer le monde, elle est peuplée en ce qui concerne l’Afrique Noire dite francophone par exemple, de plus de 99% de représentants de prétendus Etats installés, soit par la fraude électorale menée de main de maître par la Françafrique, soit par la violence des armes de cette dernière.
Par ailleurs, non seulement l’O.N.U. a internationalement démontré son incapacité à imposer quelque règlement que ce soit aux Etats-Unis d’Amérique, mais également son échec à imposer le respect de ses résolutions à l’Etat d’Israël dans son idéologie impérialiste contre le Peuple Palestinien. Par contre, la même O.N.U. n’a pas manqué de briller en Haïti en propageant des foyers de choléra chez les Nègres, de même qu’elle exhibe actuellement sa musculature chétive en Côte d’Ivoire, en tirant sur des Nègres pour le compte de la France ouvertement négrophobe de Sarkozy Nicolas.
EN CONSEQUENCE, LE PEUPLE NOIR DOIT S’OPPOSER FERMEMENT A LA RENAISSANCE EN AFRIQUE NOIRE DES TIRAILLEURS NEGRES « OUI, MISSIE » ET DES COMMIS VOYAGEURS NEOCOLONIAUX, AU SERVICE DE LA FRANCE ET DE L’OCCIDENT AUTOPROCLAME COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Bwemba – BongMembre du CERCLE SAMORY (CESAM) (France)Cercle de Réflexion sur la Culture Africaine pour la Renaissance du Peuple Noir
Notes
[1] Voir Pierre Lyautey : L’empire colonial français, Les Ed. de France, p.170).[2] cité par Sur et Cana le : Afrique Noire. L’ère coloniale, 1900-1945, Ed. Sociales, Paris, 1964, p. 171.[3] Cette mentalité négrière marque encore profondément la France qui se distingue ainsi comme le pays d’Europe le plus négrophobe, où la place des Noirs, comme au XVème siècle, est soit ouvriers agricoles dans les plantations dans les Iles dites d’Outre-Mer, dirigées par des Blancs, soit balayeurs de rues et de locaux commerciaux sur le territoire français. Dans le meilleur des cas, sportifs pour la gloire de la France dont les cadres supérieurs, sans parler des dirigeants politiques, sont tous de race blanche ; même si beaucoup d’entre eux, sont depuis bien moins longtemps Français que les Noirs nés avec cette nationalité.[4] Voir George Kay, La traite des noirs, p. 129-130.[5] Odile Tobner, op. cit., p. 199.[6] Odile Tobner, Du racisme français. Quatre siècles de négrophobie, Les arènes, Paris, 2007, p. 199.[7] Odile Tobner, Du racisme français. Quatre siècles de négrophobie, Les arènes, Paris, 2007.[8] Odile Tobner, Du racisme français. Quatre siècles de négrophobie, Les arènes, Paris, 2007, p.29 1.[9] François-Xavier Verschave : France Afrique. Le crime continue, Ed. Tahin Party, 2000, p. 35.
janvier 15th, 2011

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